Tony Bevan

Portrait d'artiste

Tony Bevan, Table Top, acrylique et huile sur toile, 2006,
© Galerie Vidal Saint Phalle

La galerie parisienne Vidal-Saint-Phalle, qui vient de fêter ses vingt ans, expose entre autres Tony Bevan, un artiste londonien né en 1951.
Son travail va dans deux directions : des amoncellements, qu'on retrouve dans Table Top ou Rafters formant un ensemble abstrait et des structures de têtes humaines plus figuratives. Grâce à des traits expressifs, toujours marqués par la géométrie, il en ressort des formes, humaines, aux allures mécaniques.

Messerschmidt :
" Un fou évident " 1770 Albâtre 
© Galerie du Belvédère
Vienne

La galerie nous présente surtout ses dernières œuvres, inspirées du travail de l'artiste sculpteur Messerschmidt (exposé au Louvre jusqu'au 25 avril 2011), qui au XVIII^ème siècle fit des autoportraits en grimace. Pourtant dans un contexte où le réalisme prenait de l'ampleur (rappelons nous Caravage, Louis Lenain puis plus tard Courbet), où l'homme est représenté tel qu'il est, son travail fut mal reçu. Allant jusqu'à se faire mal pour grimacer, on le traitera de fou, le faisant interner en asile.

Bevan produit peu de tableaux, environ une vingtaine par an. Il crée sur papier ou toiles de formats différents, à même le sol, commençant ses traits au charbon de bois (fusain). Laissant des éclats sur le support, tellement son geste est dynamique, il utilise ces miettes pour donner vie aux formes obtenues. Il passe ensuite de l'acrylique, souvent de couleur rouge ou orange.

Bevan, Head and Neck with Props, 1996

Depuis sa première exposition à Londres en 1970 ses structures géométriques ont évolué, décliné, bien que ses préoccupations artistiques sont restées les mêmes, mettant le corps humain à l'avant. Désormais membre de la Royal Academy of Arts de Londres, il expose dans des galeries aux États-Unis, à Madrid. Une rétrospective lui fut consacrée à l'institut d'art moderne de Valence (Espagne) en 2006, passage fort remarqué et bien accueilli.

Seront également exposés par la galerie: Martin Assig, Olav Christopher Jenssen, Lance Letscher, Thomas Muller et Max Neumann

Rédigé pour le magazine Artline Spécial Art-Karlsruhe

AxelleR.