vendredi 11 février 2011

Ann Loubert

Ann LOUBERT, Peindre un nuage, 2008
Techniques mixtes sur toile 120 x 80 cm
Copyright : Galerie Chantal Bamberger


A l’occasion de l’édition 2011 d’Art Karlsruhe, la galerie Chantal Bamberger nous étonne en nous faisant découvrir, au milieu d’artistes renommés (Pierre Alechinsky, Robert Motherwell, Ernest Pignon-Ernest, Arnulf Rainer, Antoni Tapiès et Jan Voss), une jeune artiste, Ann Loubert. Née en 1978, elle a suivi un cursus aux Arts Décoratifs de Strasbourg, et a déjà plusieurs expositions à son actif, dont une à la galerie Bamberger au début d’année, et une présentation à la foire d’art contemporain ST’ART en 2009. Forte de sa jeunesse et de son enthousiasme, elle conquiert petit à petit l’Europe par le dynamisme de ses tableaux.

Beaucoup de carnets, de tous formats, remplis d’esquisses accompagnées de quelques mots sont les témoins de rencontres, de moments passés avec des personnes qui lui sont proches. « C’est pour moi une façon de m’approprier les évènements, le temps qui passe ». Tels les carnets des premiers explorateurs, ces objets renferment les observations, impressions et expérimentations de l’artiste « en quête d’un regard neuf ».

La pratique mise en œuvre dans ses tableaux reste très proche des esquisses de ses carnets, et se caractérise par un geste rapide à l’aquarelle ou à la peinture à huile sur papier ou toile. « La peinture permet d’explorer aussi des chemins nouveaux, mais d’une façon qui me convient mieux : dans la méditation et l’humilité plus que dans le spectaculaire des installations qui demandent tout un baratin autour. » Le fond est à peine coloré par un lavis, seules quelques traces donnent des indices sur l’environnement, laissant ça et là le support visible. La figure n’est représentée que par fragments, n’est délimitée que par quelques traits sinueux foncés interrompus, laissant planer le mystère de l’identité de cette personne, et transparaître la subjectivité de l’artiste. La répartition des masses et des blancs est harmonieusement équilibrée et aérée, telle une inspiration d’air frais. Ces réserves, expression de l’indicible, se laissent combler par l’imagination du spectateur.

Cécilia MEOLA
Rédigé pour le magazine Artline Spécial Art Karlsruhe

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