mardi 3 mai 2011

Etats des lieux / Dossier de presse

E X P O S I T I O N  D’ A R T  C O N T E M P O R A I N

Présentée sur le site de l'I.U.F.M.
1 rue de Neuvic
67100 STRASBOURG



ÉTATS DES LIEUX


Du 3 au 6 mai 2011

L'exposition ÉTATS DES LIEUX est l'aboutissement d'un programme de rencontres entre les étudiants de master de l'UFR Arts, de l'Université de Strasbourg. Les professeurs, Jean-François Robic et Germain Roesz, sont à l'initiative de ce projet collectif. Près d’une vingtaine d'étudiants du Master Recherche présentent leurs travaux (peinture, dessin, vidéo, installation...) sous le commissariat des étudiants de Master Critique-Essais.

L'exercice permet aux étudiants de formuler et de rédiger leurs analyses critiques tout en expérimentant les actions à accomplir dans le montage d'une exposition collective d’art contemporain. Pour les plasticiens cette expérience est à la fois un constat de fin de cycle et la réalisation d’une première étape vers leur carrière artistique.

ÉTATS DES LIEUX accueillie sur le site de l'IUFM crée un dialogue entre étudiants, une confrontation avec la critique et un échange avec le public.

Cette opération est réalisée dans le cadre de l'enseignement de Karin Graff, consultante en art contemporain et Sylvie Villaume enseignante et plasticienne.



Les artistes :

Maria AFANADOR

Les créations de Maria Afanador, jeune plasticienne d'origine colombienne, allient installations et photographies et interrogent les notions d'absence et de présence.

L'artiste attache une grande importance aux objets et notamment aux vêtements qui, outre leur caractère commercial, symbolisent une deuxième peau, un discours muet sur notre monde intérieur. Maria explique en effet que nous ne sommes pas seulement un corps physique mais une énergie qui circule et s'intègre dans l'espace, les habits, les photographies, la mémoire.

Au cours de l'exposition deux de ses projets sont à découvrir.

La habitación de Lucy est présenté sous la forme d'une installation photographique. Le spectateur est amené à entrer dans l'intimité d'un personnage fictif. La présence des effets personnels de Lucy (sa perruque, ses chaussures, ses lunettes, ses gants...) confère au "voyeur" l'impression de connaître cet être qui pourtant ne vit qu'à travers l'imaginaire de l'artiste.

Foto de identificación traite de la présence et de l'identité de personnes à travers leurs vêtements. L'installation, en lien avec les documents administratifs de Colombie, se présente sous la forme d'un cahier de registre, comprenant les photos, les noms, les codes de personnes à la fois réelles et fictives.

Il est ici question de savoir si l'on peut, en créant un espace, un personnage, un registre, donner

vie à quelque chose qui de prime abord n'est que le fruit de l'imagination.


Marie-Laure BOSSHARD


La création artistique de Marie-Laure Bosshard s'articule autour du modèle réduit et du questionnement sur l'habitat contemporain, attachant une grande importance à la matérialité de ses œuvres. Utilisant le carton ondulé pour créer des maquettes, il est pour elle une métaphore de notre façon d'habiter, de vivre et de consommer. Il est intimement lié à l'emballage et à la surconsommation, symbole d'un capitalisme omniprésent. Mais il est également aussi vivant que le bois dont il est issu, recyclable et poreux, se modifiant aux intempéries.

Habilement assemblées, les bandes de carton sont comme les charpentes fragiles d’un nouvel habitat, entre construction et "dé-construction", à l'instar du milieu urbain. Un jeu d'ombre et de lumière s'établit entre les petites ouvertures et les interstices, créant un rythme le long des murs des cabanes.

Point de départ de sa création, les maquettes prennent ici le statut de sculpture, mais sont aussi utilisées comme motifs, magnifiés par la photographie et la vidéo. Entre constat et utopie, elles sont amenées à se multiplier, à se décliner sous diverses formes.

Au cours de l'exposition sont mis en scène les « objets-maquettes », base de sa réflexion plastique, permettant au spectateur de construire sa propre fiction, de faire son propre état des lieux de l'habitat contemporain, en plongeant dans l'intimité de cet univers en réduction.


Sedigeh ETEMADI

Sedigeh Etemadi est une jeune artiste iranienne qui fait appel à une pluralité de médiums : crayons de couleurs, acrylique, pastels, collages ou encore aquarelle. Si elle avoue avoir commencé par copier des natures mortes célèbres, elle a rapidement fini par établir un univers singulier fait de compositions qui se développent en tous sens. C'est avec aisance qu'elle empreinte le chemin sinueux de territoires, entre abstraction et figuration. Le spectateur est invité à regarder de plus près les nombreux détails qui parsèment ces univers oniriques. Influencée par les travaux des surréalistes, Sedigeh explique que son processus de création est en lien direct avec l'automatisme. Elle puise son inspiration dans les petites choses insignifiantes de la vie, et parle d'une « écoute de l'infiniment sensible ». Elle entend également opérer un dialogue entre l'intériorité du spectateur, les formes et les couleurs. Cet électron libre s'affranchit aisément des règles lors d'un acte créatif car selon ses dires « ce n'est pas l'esthétique qui engendre la création poétique mais bien la création qui arrive à se frayer un chemin malgré les dogmes ».
Ainsi, Sedigeh est une artiste prometteuse qui réalise des œuvres comme de petits miroirs reflétant sa personnalité, ses origines iraniennes, et sa volonté de rendre visible l'insaisissable.


Karine GERARD

Dans un monde où la publicité est omniprésente et a tendance à tourner en rond, Karine Gérard se positionne. Elle s’amuse de cette société de consommation, afin d’interroger le spectateur. Dans son ouvrage La société de consommation, le sociologue Jean Baudrillard énonce :
« La publicité tout entière n’a pas de sens, elle ne porte que des significations. Ces significations (et les conditions auxquelles elles font appel) ne sont jamais personnelles, elles sont toutes différentielles, elles sont marginales et combinatoires. C’est-à-dire qu’elles relèvent de la production industrielle des différences. » Dans une optique combative, Karine Gérard adopte ces significations, afin de les retourner contre leur cible. L'installation est articulée autour des thèmes de la sexualité, du mensonge, de l’exploitation et de la violence. Ses stands mettent ainsi en avant divers produits, affiches et spots publicitaires, avec une tonalité sarcastique non dénuée d’humour. En s’en prenant au marketing sous toutes ses formes, Karine livre un regard acéré sur le monde environnant, en explorant des thèmes tels que l’asservissement de la femme, le commerce avec la mort, ou les différences Orient/Occident, tendant à générer une œuvre universellement compréhensible par tous.


Ipek

L'œuvre d'Ipek figure comme une résonance universelle. Universelle comme une ode à l'amour, à l'amitié, à l'autre. Son travail est une prière pour ceux qu'on abandonne, et ceux qui nous rendent à nous-même. Son œuvre L'imptallation (selon l'artiste, L'imptallation = un mélange d'im-pression et d’in-stallation) est éphémère, fragile comme les liens que l'on tisse. Des papiers imprimés, déversés dans un filet de pêche suspendu, se confrontent aux nœuds à démêler et à renouer pour créer une animation en perpétuelle évolution. Un filet à peupler en y déposant un peu de nous-mêmes encore, car là est le sens, faire don de soi, courageuse intention, courageuse attention. « Il faut savoir renoncer. Il faut savoir perdre. (…) Il faut être de bons perdants! » Il faut! Il faut faire face à la nostalgie, aller vers l'autre, mais garder en mémoire. Il faut être apte à la rencontre, mais ne pas oublier, d'où on vient, qui on est, ne pas s'oublier, peut-être pour mieux se rencontrer. L'art nous projette dans une autre réalité dont le guide figure en l'artiste, véritable fil d'Ariane, bâtisseur de ponts entre les mondes.


Christine MULLER

En travaillant à l’huile sur des surfaces transparentes (plexiglas et films plastiques), Christine Muller, grâce à un travail de superpositions, génère des interstices. Interstices qui invitent le spectateur à pénétrer dans un monde nouveau, fait de rencontres spontanées et imprévues.
Son travail se fonde principalement sur l’observation.
Le regard se pose, continue son chemin, caresse la nature, la foule, le vide. Puis, dans un deuxième temps, viennent la lumière et le hasard : la clarté, qui traverse l’œuvre, génère des effets de manière aléatoire. Le lien à la réalité est confirmé par la marque du fabriquant qui ponctue les films plastiques, rappelant par là leur nature industrielle.
Le réel sert ainsi de base à un univers auquel chacun est libre d’apporter son interprétation, sa propre sensibilité. L’expérience peut également être prise comme un jeu. : tout d’abord entre les couleurs, mêlant l’opacité à la transparence, le mat au brillant ; puis au niveau de la perception. La lumière agissant sur l’œuvre, elle fait émerger de nouvelles facettes, créant de nouvelles perceptions et invitant à un nouveau voyage.


Emmanuelle NEFF

Cette artiste polyvalente, nous présente trois aspects de son travail. Dans son œuvre présentée en extérieur, elle mêle différents médiums : le pastel, l'argile, l'acrylique, la gouache et exploite la nature elle-même. Des sculptures en argile représentant des bustes sont « installées » sur des troncs d'arbre. Des dessins, portraits d'homme, réalisés à partir de bustes, participent à l'ensemble de l'installation. Il arrive que des photographies, témoins de l'installation, s'ajoutent à la représentation en trois dimensions pour donner une transcription sur une surface plane du travail d'ensemble.

Nous constatons que le corps sort du tronc, en réalité il se fond dans la masse et tend à disparaître. Ce qu'Emmanuelle Neff veut illustrer, c'est notre perte de repères dans un monde qui devient immatériel, voire virtuel. Notre corps s'efface et devient peu à peu, lui aussi, objet dans un monde superficiel et matérialiste.


Ainaz NOSRAT

Ainaz Nosrat est née en 1986 en Iran. À présent à Strasbourg elle poursuit un travail plastique fortement inspiré par les mythes de son pays d'origine. Des corps pourvus d'excroissances, des femmes cachées derrière leur voile, des êtres hybrides entre humains et machines peuplent l'univers étrange de l’artiste. Tantôt les corps se replient sur eux-mêmes, tantôt les membres semblent avoir une vie autonome tandis que chaque élément est relié à une mécanique complexe. Le processus de création d'Ainaz est tout à fait singulier. Elle dit en effet dessiner inconsciemment et ajoute que, face à une feuille blanche « [son] cerveau se coupe des réalités de la journée et s'ouvre vers un monde inconnu à ce moment-là, pour [elle]». C'est presque dans un état de transe que la jeune artiste réalise ses productions plastiques. Elle affirme également que l'inspiration lui vient directement de ses rêves et de ses cauchemars dont elle (re)trouve les symboles dans la mythologie et les traditions de son pays. Ainsi, l'artiste exprime la volonté d’analyser ses rêves figurés dans ses peintures au regard de la trame socioculturelle iranienne contemporaine.


Sourena PARHIZKAR

Iranien d'origine, Sourena Parhizkar peint l'architecture de son pays natal. Ayant observé les murs environnants, la lumière, les reflets, il aplanit un monde fait de dimensions et de reliefs. Utilisant le couteau et la peinture à l'huile, il rend compte de la texture des murs des bâtiments. Il désire provoquer nos sens en réalisant ses toiles, la tentation de les toucher est souvent trop forte. Le triptyque présenté dans l’exposition est composé dans sa partie à gauche d'éléments architecturaux traditionnels comme la Shabak, fenêtre qui oriente la lumière, onze petites croix bleues sont ainsi représentées. À droite est représenté un Ravagh, ogive iranienne, où apparaît une ombre, tel un personnage. Au centre se trouve une composition abstraite qui rappelle la vibration picturale propre à Marc Rothko. Cette partie centrale intègre une modernité, au milieu de traditions et d'Histoire. Tout dans cette proposition rappelle l'architecture iranienne, de la texture des murs aux sensations perses, chères à l'artiste.


Lucie ROY

C'est en ayant recours à la peinture que Lucie Roy alimente les mondes qui l'habitent. À l'origine de ceux-ci, une vieille maison tombée en désuétude, une maison qui va la hanter, qu'elle va photographier, dessiner, puis peindre en se racontant des histoires. Une maison à la source de son travail qui se concentre à présent sur une quête technique permanente visant à une présence picturale plus intense, plus sensible, vibrante, passant d'une expression introspective à une évocation plus universelle, celle du champ investigateur de l'espace et de ses connexions entre un monde inconscient et le monde des apparences. Lucie Roy développe des formes, les anime, pour enfin travailler le détail, l'équilibre, les blancs aussi. Elle crée ainsi des espaces de transition entre le monde peint et le monde réel, en donnant une puissance et une énergie vitale à sa peinture qui s'établit de ce fait comme une étape intermédiaire. L'art se doit d'atteindre un degré de réalité, une puissance d'évocation et transporter le spectateur, tout en lui laissant la possibilité de se tenir à l'écart, dans un espace virtuel. Le travail de Lucie Roy fait ainsi écho à une véritable mise en abîme où les récits et les lectures se superposent.


Jonathan SCHOBERT

Le jeune infographiste, Jonathan Schobert, présente un court-métrage d'animation. Puisant ses influences dans la science-fiction des années 50-60 tels queVoyage to the Prehistoric Planet, Invasion of the Saucer men ou encore le réalisateur Ed Wood, il revisite les films à petit budget et en détourne les codes esthétiques, reprenant le côté désuet qui tend à se rapprocher d'une création artisanale et bricolée. Rappelant les premiers théâtres optiques du XIXème siècle, l'impression voulue d'un visuel pour les silhouettes et les décors en carton découpé est trompeuse: il s'agit d'un travail infographique, monté image par image ou à l'aide de logiciels. Le but esthétique est de recréer virtuellement les trucages et effets spéciaux, de faire se rencontrer deux univers que tout oppose : celui du manuel et de l'informatique. À l'instar du castelet, utilisé par les marionnettistes pour cacher les objets et mécanismes nécessaires à la représentation, la coque plastique de la télévision diffusant le court-métrage est cachée de manière bricolée pour une cohésion totale d'une esthétique entre artisanat et haute technologie.


Benjamin SPECKLIN

Benjamin Specklin utilise de l'encre noire sur papier. Ce choix n’est pas le fruit du hasard. En choisissant de se consacrer à l’illustration, le jeune dessinateur se place en digne héritier d’une bande dessinée protéiforme dont les barrières narratives ont explosé depuis bien longtemps déjà. Il y subsiste une idée fragmentée du découpage, alliée à un trait précis et à des codes graphiques utilisés à contre-emploi. En agissant par traits fins, Benjamin Specklin crée, à l’aide de superpositions, un effet tramé, générant des formes identifiables. Ces formes invitent le spectateur à un jeu mêlant proximité et éloignement. Car si les trames ne sont visibles que de près, le monde inventé ne l’est que si l’on se place à distance. Ce monde, voulu libre, ne cesse de changer, la production se construisant minutieusement, sur la durée. Si le dessin s'établit autour du thème de la perte, de la déchéance, le travail n’est pas sans rappeler celui de Fred Deux. Riche en détails, les illustrations de ce dernier visent l’autonomie de l’image et nécessitent une fine observation afin d’en comprendre toutes les subtilités.


Sarah UNG

Sarah Ung travaille sur le thème de l’errance intérieure, de celle qui laisse les idées vagabonder, passer d’un sujet à l’autre, se poser avant de repartir. Le principe du carnet de bord, qui sert de base à son travail, est transposé sur des grands formats, ce qui permet d’exploiter une multitude d’idées sur un seul support. Dès lors, un processus d’accumulation se met en place. Mêlant textes, signes, matériaux divers, collages et dessins, les différents panneaux sont autonomes et participent à une cohérence d'ensemble. Son œuvre renvoie aux errements psychiques, générant une carte mentale où les éléments se parasitent entre eux afin de dissimuler leur nature véritable. Si l’on sait lire entre les lignes, on comprendra que Sarah Ung livre un espace entre incertitude et défaitisme: « L'errance, c'est surtout l'erreur. » Si la forme peut rappeler le bric-à-brac de Ben, le chaos graphique de Basquiat, le fond reste très personnel. Conçue au long terme sur le modèle d’une personne qui semble (se) chercher, l’œuvre se construit lentement, quitte à ne jamais s’achever. Ceci est confirmé par la jeune artiste : « L’installation n’est effectivement pas orientée vers une finalité requise mais tente davantage de manifester de manière totalement indéterminée l’errance du quotidien dans son flux d’informations, dans le rapport à soi-même et aux autres, dans le cheminement voire l’acheminement pensé en terme d’évolution ou d’involution. »


Justine WAGENFÜHRER

Justine Wagenführer a souvent exploré le champ de la folie dans son travail, œuvrant dans le but de faire transparaître la psychologie du sujet par le biais de la posture, de la ligne et des couleurs. Désormais, elle s'attaque à celui de la solitude, à des moments volés, ceux de l'intimité d'une personne. Portraits, autoportraits, sont au centre de ses compositions où les délimitations sont floutées, les couleurs sobres, l'arrière-plan inexistant. Étayant son propos de références littéraires telles que l’œuvre de Giono, le travail de l'artiste s'inscrit dans le spectre d'un voyage pluridisciplinaire au cœur du sujet. Loin de faire état de quêtes introspectives, l'artiste tend à ce que son œuvre englobe le spectateur, de sorte qu’une identification soit possible. Les peintures évoquent le domaine du rêve et font surgir une réalité analogue, une sphère onirique.


Romain WIDJAJA

Depuis une dizaine d'années, Romain Widjaja graffe et appose sa signature sur les murs des terrains vagues, des immeubles désaffectés, des ponts, des parcs... Les peintures réalisées loin des regards sont présentées ici au public sous la forme de vidéos. Pour assurer la pérennité de son œuvre, l'artiste filme la totalité du processus de création. L'utilisation du noir et blanc, le travail au pinceau, la fluidité du trait, sont les caractéristiques essentielles de l'esthétique de Romain Widjaja qui n'hésite pas à manier le hors champ, l'éclaboussure et le dripping. L'artiste interroge sa place dans la société et la spécificité de chaque territoire. Loin des galeries et des supports habituels, son art n´est pas envisagé comme un moyen de protestation mais comme une quête personnelle. La démarche d'aller chercher des endroits abandonnés à l'abri des regards inquisiteurs est pour lui un moyen de se recentrer et de se laisser aller à l'improvisation, qui à force de pratique devient constructive, synonyme d'expérience et de maîtrise. Cet acte artistique se veut spontané, non-intellectualisé, pour répondre à son besoin premier de s'exprimer librement.


Tong YAN

La culture et l'art traditionnel chinois comme colonne vertébrale à l'œuvre de Tong Yan sont autant de guides que d'inspirations à son travail. Le paysage est le sujet de son œuvre et il cherche à rendre compte d’une rupture avec l'aseptisation architecturale apparent dans nos cités contemporaines. C'est donc naturellement vers la couleur, ses vibrations, sa force et sa richesse que se porte le regard de Tong Yan. Citant volontiers Matisse, cette jeune artiste voit dans la couleur le bel exploit d'une nature qui ne se doit d'être abandonnée ou esquivée. Au sein de ses tiraillements culturels qui forgent son œuvre, consciente de son héritage artistique traditionnel Tong Yan cherche au travers de son spectre pictural à conformer sa pratique à la société moderne. Chaque époque ainsi empreinte de son propre langage artistique réinterroge le paysage. Entre continuité et rupture, ses œuvres sont composées de lumières expressives et de couleurs pures.


Haleh ZAHEDI

Le questionnement sur l'identité, son rapport à vivre, sa pratique artistique sont le sujet de ses peintures. L'autoportrait dans son approche triviale n'est qu’un prétexte à trouver un point de rencontre, un infime instant qui fait de ce miroir un élément essentiel aux bouleversements internes de son auteure. Haleh Zahedi utilise son identité comme base de sa réflexion plastique. D'origine iranienne, Haleh Zahedi questionne son apparence et ce qu'elle renvoie. Dans cette volonté « d’intégration » que l’on pourrait qualifier d’assimilation culturelle, elle a cherché à tendre vers une uniformisation, jusqu’à effacer les fragments caractéristiques propre à son identité. Certaines parties de son visage sont délaissées, comme en absence. Ces autoportraits semblent oublier l’identité de son auteure et pointent du doigt l'absence de soi au sein d'une œuvre dont elle est le sujet.


Les étudiants remercient tout particulièrement :
l’IUFM pour son accueil sur le site du Neudorf
  • L’UFR des Arts,
  • Le service imprimerie de l'Université de Strasbourg
  • Le Géant des Beaux Arts
  • L'amicale des historiens pour la « cafet »
  • Emmanuel Abela pour son soutien et la collaboration avec la radio Flux4
  • les artistes performers présents à l'apéro




Promotion 2010 - 2011, Master 1 Critique-Essais : Lisa Cartus, Marion Hulot, Guillaume Limatola, Cécilia Meola, Nadège Peter, Axelle Ruffenach

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