jeudi 27 janvier 2011

Matérialité et Abstraction//James Hyde

Two Trees, 2010, acrylic and enamel on archival inkjet print on linen, 168 x 85 inches
Crédit Photo James Hyde 
( http://www.jameshyde.com/ )



Dans le cadre de la programmation « situation de la peinture », la Villa du Parc a choisi d'inviter le New-Yorkais James Hyde à s'emparer de la totalité de ses espaces d'exposition. Dans ce lieu dédié à la diffusion et à la création contemporaine, il introduit ses travaux les plus récents notamment ceux qui s'inscrivent dans la série Screenings, Clouds, Flowers, Trees, Shades, Singers et Brill. De l'imprimé à la video, en passant par des oeuvres qui combinent et distinguent à la fois photographie et peinture, l'artiste interroge les contours de l'oeuvre d'art à l'ère de la reproductibilité technique. La démarche est celle d'un peintre, et l'apposition de formes structurées tient lieu de signature. Germano Celant, critique d'art, a affirmé que «la production artistique actuelle travaille sur le découpage et sur l'interprétation des images déjà faites». C'est en ce sens que James Hyde désacralise l'œuvre d'art en usant de la peinture sur fond de reprographies, mais aussi de lumière, qui constituent ses médiums de prédilection. La couche des images du réel, altérée par montage, disparait sous la matière picturale. Montées sur des supports multiples, les images témoignent de la survie de la peinture moderne, comme en suspend. Plaisir et texture, perte et distance, vides et pleins stimulent un axe de travail qui organise les médiums entre eux pour donner lieu à une finalité physique. Tout en évoquant mystérieusement la nature, l'artiste livre des oeuvres qui font sans cesse correspondre différents champs de la création. Cela trouve son point d'orgue dans l'installation qui fait entrer le parc à l'intérieur de la villa par la méthode de la camera obscura.

James Hyde montre que la peinture, vidée de son sens par le medium photographique, se reorganise sur un nouveau plan sur lequel elle peut indexer son devenir. Une peinture privée de son substrat ontologique traditionnel, s'ouvre non plus sur un art domine par la série et la répétition mais sur la conquête du multiple matérialisé et abstrait.