affiche du film Django Unchained, Quentin Tarantino |
Le film s'ouvre sur un long générique laissant transparaître les sources d'inspiration du réalisateur culte : les westerns spaghetti et les films de série Z. Puis le cinéma est plongé dans la pénombre d'une nuit froide au cœur de l'Amérique du XIXe siècle. Un dentiste allemand négocie l'achat d'un esclave à grand renfort d'éloquence rhétorique avant de dégainer son arme. Les éléments caractéristiques du cinéma de Tarantino sont dès lors réunis : une esthétique travaillée inspirée des films d'exploitation des années 70 et des personnages charismatiques à la gâchette facile.
Le
titre du film Django Unchained, le 8eme du réalisateur, vient
directement du Django de Sergio Corbucci (1966) mais n'en est
en aucun cas un remake. Seul le nom du personnage principal, la
musique et la typographie du générique y font écho. Tarantino nous
offre ici un scénario de son cru. Il nous raconte l'émancipation de
Django, un esclave interprété par Jamie Foxx, qui part à la
recherche de sa femme afin de la libérer elle aussi de l'esclavage.
La légendaire mise en scène de la violence du réalisateur est bien
présente et toujours aussi efficace. Cependant on peut regretter
l'absence des fameux dialogues surréalistes qui l'accompagnent
d'ordinaire. Tarantino nous a habitué à des situations
rocambolesques et à un second degré quasiment constant. Ici point
de grandes surprises, une histoire linéaire et un personnage
principal parfois un peu trop sobre. Cela s'explique sans doute par
le fait que, pour la première fois, le réalisateur se focalise sur
le point de vu d'un seul personnage, un homme en train de se
construire, à la cherche de sa propre identité, bien loin des
truands insolents des opus précédents. Ce n'est qu'au fur et à
mesure de l'histoire que Django devient vraiment tarantinesque.
Servi
par des acteurs étonnants de justesse et une bande originale
toujours aussi soignée, le film reste une réussite, même si
Tarantino semble avoir perdu une partie de son énergie originelle au
profit de ce que certains considèrent comme une forme de maturité.
Dorine
Bonnefoy
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